Merveilles simples - journal - 16/02/2019
Au concert, le père ne semblait pas remarquer le cirque de son fils.
Les morceaux de free jazz s’enchaînaient, et le petit les vivait comme de potentiels morceaux de hard rock. Quel âge pouvait-il avoir ? Cinq ans ? Toujours vaillant. Dans les pirouettes abstraites du saxophone, vaillant. Partant à mille à l’heure à chaque esquisse de fanfare, au cas où. Mais ses élans étaient déçus par la musique, trop compliquée et difficile à danser. Alors il finit par s’endormir, épuisé, sur son siège.
C’est le moment que choisit la scène pour se transformer : Orchestre, batterie virtuose, harmonies. Enfin, le petit pourrait s’en donner à cœur-joie ! Par quel tour de magie restait-il donc aussi puissamment endormi ? Autour de lui, les gens se bouchaient les oreilles pour diminuer l’impact du son, du show. Et le père ? Très concentré jusqu’alors, il se tourna enfin vers son fils. Hésita. Posa sa main sur son dos. Mais le temps de dérouler son geste, il transforma la petite secousse destinée à le réveiller (surtout, petit, ne rate pas ça) en caresse pour veiller sur son repos.