Quelques retours de lectures/ quelques regards sur Une terre où trembler:
Celui de mon écrivain préféré Vénus Khoury-Ghata, et qui m'a tant bouleversé:
(au téléphone, pardon à elle de retranscrire ses mots ):
" tu me dis "peut-être que je n'aimerai pas... mais j'adore tes poèmes (...) et ta poésie est extraordinaire"
Daniel Leuwers, critique et poète, chef d'orchestre des Livres pauvres
(...) livre tremblant où l'écriture ne tremble guère -la dénégation étant une forme d'affirmation exaltée et lucide, donc blessée.
(..)
voilà un premier recueil d'affirmation où les images volent, où le canif s'active, où la défense têtue de la beauté emporte tout comme une vague.
Hélène Fresnel a la poésie dans le sang. (...) Ne pas seulement écrire, mais s'adresser vraiment à l'autre, lui offrir un espace où la présence puisse venir, advenir et revenir.
(...)
L'absolu contraire d'un discours vide
(...)
C'est une liturgie symphonique, une anabase, qui oscille entre extase, douleur et contemplation"
(Brefs extraits de la préface)
Pascal Boulanger, poète et critique littéraire
"avant tout frappé par la perfection formelle de vos textes (...) la choses est assez singulière dans le contexte actuel, vous maîtrisez le vers avec brio"
(...)
"il y a, d'après moi et parfois, comme un soliloque dans votre pensée poétique. Comme si la négation de la négation ne parvenait pas à s'inscrire dans vos poèmes. (...)
il manque le surgissement épiphanique du hors-temps. A l'inverse (...) elle est d'une remarquable justesse, elle s'accorde à votre traversée (...)
"Si je me résume , je dirais que votre poésie est d'une beauté terrible et que sans doute ma lecture renonce, pour le moment, à fixer ce "terrible".
Jennifer Grousselas poète
(extraits de retour de lecture)
J’admire d’emblée la résolution de ce titre aux sonorités fortes qui s’enfantera, à la lecture du recueil, de « beautés sursautées / Comme jaillies du trait blanc. »
L’émotion, au sens étymologique du terme, au fil des pages, chemine, « souliers barbelés d’inquiétude », fondue au vécu amoureux ; elle se trace, se dit (« Plutôt / Mourir / Que / De / Ne / Pouvoir dire »), précaire, nécessaire, ontologique, dans la quête d’ « Un je-ne-sais-quoi de stable / Au delà des fractures », de sa « tige infinie / Dont le cap a l’attrait des centres disparus ».
C’est une poésie, au geste parfois dialectique, qui « résiste quand (elle s’) élance »
Une poésie de l’amour, pour l’amour, à la fois puissant et fragile, qui assume son difficile être au monde « Pour infinir / Cette initiale / Opacité / Du tour d’aimer ».
Tour de force que d’oser une poésie qui justement s’assume ainsi amoureuse, dans un lyrisme loin de toute mièvrerie :
« Sans nom
Sans bras
Dans la trouée du monde
Et dans l’impensé
Je suis ce
Qui s’efface
Hors de toi
Au grand nord sans grand nord
Contre la croix sexuée
À la tombée des pluies recroquevillées »
(...)
La force qui tremble, source, départ et terre d’arrivée, est au cœur de la voix/voie, celle de la parole poétique : « Je te parle d’à travers la force ».